Sauver une entreprise grâce à la théorie des contraintes
Un patron d’usine a 3 mois pour la sauver de la fermeture.
Aidé par un mystérieux personnage en quelques mois il parvient à faire de son usine la plus profitable de toute la division.
Telle est l’histoire racontée dans « Le but: un processus de progès permanent », un best-seller vendu à plus de 3 millions d’exemplaires et traduit dans plus de 20 langues.
L’auteur est un consultant en organisation et il a fait le choix original d’utiliser la fiction pour défendre ses théories.
On est dans la peau du patron de l’usine qui lutte pour la survie et on suit petit à petit son cheminement, guidé par un mystérieux mentor.
Sur les conseils de ce précieux mentor (qui représente en réalité l’auteur du livre, Eliyahu Goldratt) il réalise quelque chose d’essentiel:
La capacité maximale de l’usine est déterminée par la capacité maximale des goulots d’étranglement
Par exemple, imaginons qu’un composant soit nécessaire pour assembler le produit fini.
Tant que ce composant n’a pas été produit il sera impossible de réaliser le produit final.
C’est la raison pour laquelle les goulots d’étranglement sont la première chose à déterminer pour augmenter la capacité totale de production de l’usine.
Pour repérer les goulots d’étranglement c’est très simple: il suffit de regarder l’endroit de l’usine où les stocks s’accumulent. Les stocks les plus importants seront toujours ceux qui sont en attente d’être traité par un goulot d’étranglement (vu qu’il ne peut pas traiter assez vite, le stock de pièces à traiter s’accumule rapidement devant lui).
L’auteur explique que le but ultime d’une usine de production c’est:
Augmenter la quantité de produits vendus tout en diminuant les stocks et les dépenses d’exploitation
Mais cette nouvelle vision de la gestion de la production amène aussi à des résultats plus surprenants: étant donné que la capacité totale de production est limitée par la capacité de production des goulots d’étranglement, ça veut dire qu’un ouvrier qui travaille sur une machine qui n’est pas un goulot d’étranglement risque de produire plus de pièces que l’usine ne peut produire de produits finaux.
Etant donné que les pièces réalisés mais non utilisées viennent augmenter l’inventaire, ça a pour effet d’immobiliser de l’argent et donc de diminuer le cash flow.
Il devient alors plus avantageux de demander à l’ouvrier présent sur une machine qui n’est pas un goulot d’étranglement de ne rien faire plutôt que de continuer à produire des pièces que les goulots d’étranglement ne seront pas en mesure de traiter.
Une fois ces premières optimisations réalisées il reste encore bien d’autres choses à faire.
Quand l’usine arrive au point maximal d’optimisation, la capacité de production de l’usine dépasse la capacité de l’entreprise à vendre.
Le département marketing représente alors un goulot d’étranglement à l’échelle de l’entreprise et il faut alors prendre des mesures correctives pour débloquer la situation.
En dernier recours le goulot d’étranglement c’est le marché, c’est à dire que la demande devient insuffisante comparée à l’offre.
Vous allez me dire d’accord mais moi j’ai un blog et je vends des produits d’information, en quoi ça me concerne ?
C’est la même question que j’ai posée hier à Olivier Roland et il m’a répondu « le but de ce livre c’est d’identifier les goulots d’étranglement de son entreprise ».
J’ai pris un instant de réflexion et je lui ai répondu « dans ce cas je crois que le goulot d’étranglement de mon entreprise c’est moi ! » 🙂
Effectivement, malgré 2 personnes à temps plein, beaucoup de tâches sont encore à ma charge et ça limite mon chiffre d’affaires.
Comment faire plus de ventes dans mon entreprise ?
=> Créer plus de produits
(il y a d’autres manières comme par exemple en amont la capture de leads mais on va étudier celle-ci)
J’ai réalisé cette mind map qui explique le processus de création de produit dans mon entreprise ainsi que les personnes responsables de chaque tâche.
Remarques:
TOC c’est pour « Theory of constraints » (théorie des contraintes, la base de la méthode de l’auteur du livre).
J’ai marqué en rouge « Bottleneck » (goulot d’étranglement) sur le processus qui a constamment le plus de choses à traiter.
Je réalise des formations en vidéos et on prend beaucoup de soin à faire des vidéos de qualité qui demandent beaucoup de temps d’édition.
Ce schéma peut nous faire prendre conscience qu’il serait peut-être préférable de sauter cette étape.
On va réaliser des sondages sur les clients de nos formations pour leur demander si le fait d’avoir des vidéos de très bonne qualité est vraiment important pour eux.
Est-ce que vous comprenez l’avantage de cette méthode ? Est-ce que vous réalisez maintenant quels sont les goulots d’étranglement de votre entreprise ?
Si vous voulez faire plus de ventes, qu’est-ce que vous devez faire comme changements dans votre organisation ?
Répondez à ces questions dans les commentaires ci-dessous
Aurélien Amacker Reply:
janvier 22nd, 2013 at 19 h 16 min
Parmi tous les cas d’étude cités dans le livre aucun ne parle de licenciement massif.
Au contraire, l’optimisation des performances permet à l’usine de survivre et de sauver des centaines d’emplois.
Dans le cas de ma société la tâche réalisée par Jérémy (le montage des vidéos) représente le goulot d’étranglement.
Donc des solutions ce serait soit de sauter cette étape (comme je l’évoque dans l’article), soit mettre plus de moyens en face (comme mettre une autre personne dessus).
[Reply]
Paul@Reclassement Salariés Reply:
janvier 23rd, 2013 at 11 h 44 min
OK Aurélien. C’est un livre de fiction, comme tu l’as écrit dans l’article.
Après, l’adaptation IRL du schéma est fonction de l’éthique et des projets du chef d’entreprise ou de centre de profit. Qui sont eux-même fonction du souhait des actionnaires de percevoir des dividendes.
Quand les entreprises font appel à l’épargne publique (CAC40), la fin du livre est vite réécrite.
[Reply]
Aurélien Amacker Reply:
janvier 23rd, 2013 at 16 h 51 min
Ce n’est pas un livre de fiction, c’est un livre de business qui utilise la fiction pour faire la démonstration de la méthode qu’il défend.