Monter son business en ligne: ne croyez pas tout ce qu’on vous raconte !
Un web-business totalement virtualisé ?
Beaucoup de web entrepreneurs débutants vantent le mérite des business totalement virtualisés, c’est-à-dire sans racines physiques (sans bureau, boutique, usine ou clients que vous devez rencontrer en tête à tête).
Rappel : Si vous vendez des produits physiques (des livres par exemple) qu’un partenaire se charge d’expédier (= drop shipping) : votre business est virtuel. Par contre si vous vendez votre temps à travers un lieu précis (coaching) : il est physique.
Les entreprises virtualisées, réduites à leur minimum, ont effectivement beaucoup d’avantages : qui n’a pas rêvé de travailler en voyageant en lisant La Semaine de 4 Heures ?
- Elles sont plus rapides et moins risquées à monter : un site internet, un public, un produit, et hop !
- Elles sont plus faciles à gérer : vous avez tendance à travailler avec des freelances que vous ne sollicitez que quand vous avez besoin d’eux.
- Au moindre obstacle ou à la moindre opportunité : vous faites évoluer facilement votre manière de travailler.
Mais ce qu’on a oublié de vous dire, c’est que la partie physique de votre entreprise est certes encombrante, mais rarement inutile, et parfois indispensable.
Tim Ferriss, l’homme qui a mis un KO aux business physiques.
Mon expérience : ne négligez pas votre réseau physique
Je vis à plein temps avec mon camarade Benoît d’un blog mode homme qui s’appelle BonneGueule.fr. Il y a même pas 2 ans : on était tout feu tout flamme en faveur du virtuel, avec des réflexions comme :
- « On ne va faire que des produits d’information, on va pouvoir travailler en voyageant toute l’année. »
- « On va automatiser un maximum de choses, et tous les partenaires physiques on oublie parce que ça prend du temps de les rencontrer : et on n’a qu’à contacter par mail ceux qui sont importants. »
- « Un graphiste / vidéaste / programmeur / comptable / pigiste / référenceur ? Il y a les sites de freelance pour ça et c’est moins cher : inutile de les rencontrer ».
Eh bien je vous promets que l’on a très largement déchanté : pas sur nos revenus, mais sur notre manière de travailler.
Finalement, on s’est dit que ça n’allait pas totalement le faire.
Sur vos partenaires :
Pour le moment, mon graphiste Bastien est encore une personne, et pas encore un robot. La relation amicale que vous pouvez développer avec vos prestataires est à la fois agréable et utile : on sait chacun comment travaille l’autre, et on gagne vraiment en motivation et en efficacité car on parle le même langage.
C’est encore plus vrai quand je pense à tous les blogueurs mode avec qui j’ai sympathisé. Il y a tellement d’échanges de qualité qui se créent que j’en viens même à organiser des événements de networking. On s’est même fait des amis… et les amis ça rend heureux, et être heureux ça rend tellement plus productif…
Même parmi les « premiers rendez-vous » professionnels les plus inutiles que j’ai fait, je compte aujourd’hui des partenaires très proches : fabrication de vêtements, sous-traitance de la logistique, modération de notre forum, production de contenus pour le blog. Autant de graines semées au vent, sans savoir lesquelles germeraient un jour.
Alors attention : le principe de Pareto (les 80 / 20) appliqué à votre réseau peut véritablement être un suicide si votre entreprise est fondée sur le partage de connaissances. Vous pouvez couper les racines d’un arbre : il sera toujours vert la semaine suivante. Mais revenez donc un mois plus tard et vous comprendrez…
Et voici même une image d’arbre pour illustrer.
Une dernière chose : une entreprise nait, vit et meurt. Mais un réseau ne fait que s’accroitre. Quand une loi, un produit obsolète ou un concurrent viendra faire grincer les rouages bien huilés de votre web-business réduit à son minimum : demandez-vous ce qu’il vous restera pour repartir. Aurélien et ses confrères web-marketeurs sont parmi ceux qui misent le plus sur l’effet de réseau et d’entre-aide.
Sur la productions de vos services ou de vos contenus :
Ce qui vous rendra plus vraiment attractif, ce sera d’abord la qualité de vos contenus (et non le marketing : regardez un peu le nombre d’inscrit sur les forums comme celui de Web Entrepreneur Débutant : vous utilisez tous les mêmes outils). Alors comment produire des contenus de qualité différenciants voire inédits en restant vissé derrière votre ordinateur ou des livres ?
Et pensez-vous sérieusement garder votre passion intacte en la limitant à de la remâche de contenus déjà existants ? Ne préférez-vous pas mieux vous enrichir au contact d’autres passionnés (qui s’avèrent souvent être des sources d’inspirations, des partenaires, et des affiliés tout de go) ?
Ne croyez-vous pas qu’une passion se vit, s’essaye, se touche ? Combien de sites de coaching tenus par des gens qui pratiquent peu ce qu’ils prêchent en misant tout sur leur talent entrepreneurial ?
Sur votre mission auprès de ceux que vous aidez :
Enfin, ce ne sont pas les grandes théories qui font bouger les choses, mais leur mise en pratique bien concrète. Il y a un moment où proposer un produit physique crée par vous-même au côté de vos ebooks a un impact fort :
- vos clients comprennent que vous ne blaguez pas et que vous vous mouillez pour eux : et c’est bon pour les ventes de produits numériques.
- cela peut vous donner une vraie aura sur votre secteur, vous faire décrocher des passages presse, sans compter le buzz qui se fait dans les forums (on parle souvent de notre blog de mode masculine… dans des forums de jeux vidéo ou sur Doctissimo).
- c’est excellent pour fidéliser vos clients : comme c’est écrit au-dessus des caisses d’un de mes restaurants préférés « quality you can taste ».
Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je ne vante pas les bénéfices des business physiques. Moi-même je ne suis pas partisan de leur lourdeur en investissement et en organisation.
Simplement, il est de bon ton de rappeler que les recettes miracles n’existent pas et que les extrêmes offrent rarement des solutions de long-terme. Si votre arbre a trop de feuille mais pas assez de racines : attention au mistral.
Le vrai ingrédient magique
Je termine cet article pour vous inciter à rencontrer vos lecteurs (note : regardez le film français RadioStar qui est sorti le mois dernier) : vous vous rendrez compte qu’ils sont bien souvent à votre image : on ne s’en rend pas forcément compte à l’écrit mais on attire les gens qui nous ressemblent.
Dans notre cas nos lecteurs sont bien plus que des clients : ils sont nos ambassadeurs (ils parlent beaucoup de nous à leurs amis), notre principale source de motivation (on en parle jamais, mais se sentir vraiment utile grâce à certains mails de remerciements, ça fait un bien fou), voire de vrais amis (des gens incroyables vous lisent tous les jours sans que vous le sachiez !).
Maintenant que vous avez de bonnes racines, je peux vous souhaiter bon vent !
Geoffrey – de BonneGueule.fr
Et vous, quelle est votre avis ? Faut-il tout essayer dématérialiser, ou au contraire faut-il garder un pied dans le monde réel ?
Partagez votre expérience en laissant un commentaire ci-dessous
Nathanael @ réseaux relationnels Reply:
juin 27th, 2012 at 0 h 51 min
Bonjour,
@ Julien, Je n’ai pas l’impression que Tim Ferris se soit tiré une balle dans le pied avec son activité de complément alimentaire. Bien au contraire, la « Semaine de travail de 4 h » a été une réussite. Après tout dépend de ce que l’on range dans le mot « travail ». De mémoire, Tim lors d’une interview a admis que ses semaines étaient bien remplis. Mais que la partie ingrate étaient réduite à 4h…CQFD.
My 2 cents,
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